Entretien avec Sir Reinholt

Cépah rentra chez elle et s'adressa à la secrétaire de son père.

« S'il te plaît Eléonore serait-il possible de prendre un rendez-vous pour un entretien avec mon père demain matin aux environs de 8 heures ? »

« Mmmmmmh bien sûr mademoiselle Cépah . Il avait déjà quelque chose à cette heure là mais je peux tout à fait le déplacer et envoyer un coursier prévenir la personne concernée.»

« Alors c'est parfait et tu en profiteras pour t'excuser de ma part pour la gène occasionné »

« Bien mademoiselle. Il en sera fait selon votre volonté »

« Merci Eléonore. C'est très aimable de ta part. Bien maintenant je vais vous laisser. J'ai à faire. »

« Au revoir mademoiselle passez une bonne soirée. »

« Merci, Eléonore. A demain matin. »

Le lendemain Cépah était debout à 5H30 pour avoir bien le temps de se préparer. Bien qu'elle portait toujours de beaux vêtements. Aujourd'hui elle tenait particulièrement à soigner sa présentation et celle de son entité car bien qu'il s'agisse son père elle allait tout de même avoir un entretien avec la personne la plus importante d'Artésia. Pas question d'avoir l'air négligé.
A 7H30 elle était enfin prête et elle sortit de ses appartements. Ses long cheveux rouges sombres étaient noués de façon élégante et sophistiquée, maintenus par des broches d'argent et de nacre quelques mèches retombant délicatement sur son visage. Elle portait une longue robe de soie noire dont les manches longues et le bustier était délicatement brodées de fils d'argents. Elle portait par ailleurs toujours ses longs gants mais avais aussi mis par dessus une bague ornée d'un saphir offert par son père ainsi que le bracelet et le pendentif qui l'accompagnait.
Elle se dirigea ensuite vers l'entrée du palais pour retrouver Loki. Celui ci était déjà arrivé et attendait devant la porte du palais avec son entité.

« Bonjour Loki, bonjour Arcana. J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Vous avez passé une bonne nuit ? »

« Entrez, entrez, ne restez pas dehors. »

Elle les emmena tout deux dans le salon privé de la veille.

« Bien je suis contente que vous soyez là. Détendez vous. »
« Je dois vous dire que j'ai pensé qu'il serait préférable que je parle à mon père seule à seule dans un premier temps afin d'introduire votre venue et pour éviter tout débordement inopportun. Ainsi je vous demande donc de bien vouloir m'attendre pendant la durée de cet entretien. Si vous avez besoin de quoi que ce soit utilisez cette clochette pour appeler William mon majordome. Je lui ai déjà expliqué que vous étiez un important invité diplomatique et il est prêt à répondre à tous vos besoins. »

Le lendemain, Loki, extrêmement satisfait, se rendit avec son entité au rendez vous. Il arborait un sourire inhabituel. Il recevrait sa paie dès son retour.
Il marchait d'un pas vif dans l'air du matin, et atteignit bientôt le porche du palais. De grandes marches de marbre menaient à une porte massive en chêne. Il s'assit sur le sommet des escaliers et attendit, tout en fixant les allées et venues des gens.
Cépah arriva enfin, magnifiquement vêtue.

** Elle a de la classe, pour une humaine ** Fit remarquer Arcana, et elle savait que Loki pensait la même chose.

Comme Loki était d'excellente humeur, il eu l'obligeance de répondre courtoisement à sa question.

" La nuit a été douce, malgré le froid... nous avons tout à fait bien dormi ! Et vous ? "

Elle les invita à entrer et Loki refusa d'un geste le serviteur venu prendre son manteau. L'elfe faisait toujours cela. En cas d'obligation à fuir, il préférait ne pas laisser trainer ses affaires.
Ils grimpèrent les escaliers et atteignirent le même petit salon que la veille, où Loki s'assit dans un fauteuil. Cépah eut l'air un peu gênée et annonça :

" Je doit vous dire que j'ai pensé qu'il serait préférable que je parle à mon père seule à seul dans un premier temps afin d'introduire votre venu et pour éviter tout débordements innopportuns. Ainsi je vous demande donc de bien vouloir m'attendre pendant la durée de cet entretiens "

Loki hocha la tête, et fit un signe négligeant de la main, lui donnant par là son accord. Arcana hocha sa royale encolure.
Cépah leur expliqua qu'ils pouvaient à tout moment appeller le majordome s'ils avaient besoin de quelque chose. Loki sourit en s'entendant appeller : invité diplomatique. Il se retint de rire, et Arcana ne put réprimer un son de gorge, qu'il était pourtant difficile d'interpréter comme un rire.

Cépah disparut, et Loki laissa éclater son amusement. Arcana le réprimanda.

"Ne ris pas si fort ! Nous serions bien embêté si l'on nous entendait !"

"Non, mais tu as vu ça ? Nous, des importants invités diplomatiques ? Quelle bonne blague !! Si elle savait, la pauvre, le trafic de poison qui s'organise dans sa propre cité ! Je crois qu'elle en mourrais de honte !"

Arcana lui lança un regard agacé, auquel il répondit par un sourire charmeur. Il savait que ses fanfaronnades l'agaçaient.
L'entité soupira et fit passer dans son esprit des souvenirs lointains. Loki se revit avec son père, et son visage lui revint subitement en mémoire. L'elfe comprit le message que voulait lui faire passé son Sùrion et repoussa l'image. Arcana dit alors :

" Ne fais pas semblant de ne pas comprendre ! Tu serais haut dignitaire si tu n'avais pas fait de bêtise !"

Loki se fâcha, et lançant un méchant regard, dit à son entité qu'il aimait par dessus tout et dont il était aimé tendrement :

"Il ne fallait pas me suivre."

Arcana eut un regard peiné et triste. Elle l'avait suivit, bien sûr ! Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Ils étaient liés, et pour toujours ! Mais même si elle avait put rester, elle ne l'aurait pas fait. Elle l'aurait suivit n'importe où.
Une larme bleu s'échappa du regard d'Arcana, et Loki se rendit compte de la cruauté de sa remarque. Il se leva, et serra l'encolure de son sùrion entre ses bras. Il la caressa et murmura :

"Excuse moi... je ne pensais pas ce que j'ai dit.... Toujours Ensemble, n'est ce pas ?"

Arcana lécha le visage de Loki et il se débattit en riant. Il n'y avait qu'avec elle que l'elfe était naturel.

Cépah sortit du petit salon et se dirigea vers l'entrée de palais. Il était 7H58 lorsqu'elle demanda à Eléonore
"Seigneur Nathan Reinholt est-il prêt à me recevoir ??"
"Oui il viens tout juste d'arriver et vous attend dans la salle du trône vous êtes parfaitement ponctuelle mademoiselle"
"Très bien merci Eléonore"
Elle avança vers la salle du trône, deux gardent lui ouvrirent la porte et elle entra d'un air digne, marchant lentement mais avec prestance. Puis elle fit la révérence à son père assis à deux ou trois mètres d'elle.
"Seigneur Reinholt. C'est avec toute mon humilité que je sollicite votre attention à propos d'une affaire de la plus haute importance à mes yeux."
Elle marqua une pose attendant le consentement de son père pour continuer

Au niveau de l'heure, c'est presque choquant quand c'est aussi précis .

Reinholt, du haut de son trône majestueux, attendait dans la sale prévue à la réception.
De nombreuses fois, elle avait été foulée par les pieds des plus grands, car Artésia la lumineuse comme on l’appelait, éblouissait ses voisins par son développement, sa prospérité et sa grâce.
Reinholt laissa son regard vaquer le long des longues colonnes de marbre blanc avec volupté. Il était si fier de ce qu’avait réussi à construire son peuple que même encore à ce jour, il aimait à admirer son royaume. Mais sa plus grande fierté n’apparu à ses yeux que quelques secondes plus tard.
Avec une grande élégance, la jeune fille marcha lentement vers son souverain de père pour effectuer devant lui une révérence.

Alors qu’elle baissait la tête pour le saluer, un sourire de père naquit sur les lèvres du monarque en voyant ainsi sa fille lui faire tant de manières. Il ne lui avait jamais demandé tout cela, la jeune fille en avait eu l’instinct dès les premiers jours.
Le monarque avait toujours pensé que c’était la pour elle une façon d’égaler ses frères c’est pourquoi jamais il ne se serait permis de lui donner les faveurs dues à une princesse.
Ainsi son sourire s’évanouit aussitôt que le visage de la jeune fille fut relevé et laissa place au sourire serin d’un roi.

"Seigneur Reinholt. C'est avec toute mon humilité que je sollicite votre attention à propos d'un affaire de la plus haute importance à mes yeux."

Ces propos attirèrent l’attention du Griffon du monarque, posé un peu plus loin et qui ouvrit avec intérêt ses grands yeux dorés
Reinholt se lissant la barbe l’écouta puis annonça

Alors je vous écoute général Reinholt. Je me doutais bien qu’il s’agissait là d’une affaire suffisamment importante pour que je me dérobe à mon autre rendez vous poursuivit-il avec un petit rire.
De quoi s’agit-il ?

Citation :

Cép… Général Reinholt… Vous savez quelle est notre politique concernant les mercenaires. Ils ne sont pas chassés mais pas les bienvenus non plus ce sont des hommes instables et au service du plus offrant.
Je n’aime m’entourer que d’hommes au sens de l’honneur irréprochable et comprenez que cela m’inquiète un peu de prendre un renard sous mon toit.

"seigneur. Je comprend parfaitement votre réticence. Cependant pour avoir passé une grande partie de la journée d'hier à l'observer et a m'entretenir avec lui, je puis affirmer qu'il s'agit de quelqu'un de fier et je ne remets pas une seule seconde en cause son sens de l'honneur.
Je suis prête à me porter garante de lui."

Citation :

Mais je ne vous cache pas que j’appuie votre point de vue concernant l’avantage d’avoir un bon soldat dans nos rangs. Est-il réellement si puissant ?
Non pas que je doute de votre jugement que j’estime extrêmement fiable mais de quoi est-il capable et en quoi pourrait-il être concrètement une menace pour notre royaume, notre armée?
De plus… avez-vous un gage de sa bonne foi ?

"Pour ce qui est de sa puissance j'ai eu l'occasion de le voir se défendre et je peux vous affirmer qu'il serai de la plus grande utilité dans nos rang mais je pense que l'idéal serai peut être que vous puissiez le constater par vous même en lui proposant un combat d'entrainement contre un de nos guerriers lorsqu'il se présentera devant vous.
Étant donné qu'il est fort et qu'il s'agit d'un mercenaire je pense qu'il pourrai facilement se retrouver enrôlé par un de nos ennemis et pourrai causer des pertes inutiles au sein de notre armée.

Pour ce qui est de sa bonne foi laissez moi vous expliquer. Il est venu dans notre ville sous contrat avec pour ordre de récupérer un vase offert par les elfes des mers se trouvant dans notre musée.
Il aurai certainement pu le voler sans trop de difficultés mais au lieu de ça il m'a révélé sa mission. Et il est prêt, pour accomplir celle ci non seulement à travailler pour nous lors de la prochaine bataille mais en plus il a accepté de me donner un objet d'une grande valeur matérielle mais aussi sentimentale."
Cépah s'avança et tendit à son père le pendentif que Loki lui avais confié la veille. Il en émanait toujours cette douce lueur bleuté et le liquide se trouvant à l'intérieur changeait régulièrement de couleur en restant dans des tons bleu.
Cela prouve à mes yeux que lorsqu'il accepte une mission il est capable de tout les sacrifices pour la mener à bien, et que par ailleurs il a choisi une voie honnête en acceptant un tel échange plutôt que de voler simplement l'objet en question.

Citation :

Et dites-moi comment se prénomme votre protégé ?

"Veuillez m'excuser de ne point l'avoir nommé avant. Il s'est présenté à moi sous le nom de Loki."

Le souverain écouta en silence les paroles de son général et reçu le médaillon qu’il fit tourner entre ses doigts avec délicatesse.
C’est un bien beau bijou assurément. Et il doit certainement avoir de la valeur. Mais je suis d’accord avec vous que seule la valeur sentimentale compte dans notre affaire…

Il contempla un moment la lueur bleutée émanant du médaillon quand cette couleur lui rappela le vase dont Cépah avait parlé il y a quelques instants.
Et donc… il devait voler un vase dans notre musée…

Le monarque poussa un soupir et replongea son regard dans celui de sa fille.
Général… J’imagine que vous avez déjà avancé l’idée par vous-même qu’il puisse nous mentir quand à sa commande. Je ne connais aucun mercenaire assez fou pour annoncer ouvertement les termes de l’un de ses contrats et aussi infime soit l’indice il le gardera pour lui.

Il porta sa main à sa barbe, la lissant avec habitude.
En d’autres termes ce vase serait une sorte de versement pour l’attacher à nos services…
Vous savez à quel point je tiens à garder très étroits nos liens avec les souverains des royaumes alentours. Que penserait le peuple des mers s’ils venaient à apprendre que l’on échange leurs présents diplomatiques pour nous attacher les services d’un mercenaire.

Et il ici avec vous ? poursuit-il
Si c’est le cas faites le donc entrer je pense que je suis suffisamment informé à présent pour pouvoir me faire moi-même une idée quant à sa valeur.

"Oui il est au château je lui ai demandé d'attendre dans mon salon privé avec son entité. Je vais demander à Eléonore d'aller le chercher."

Cépah sortit de la pièce et demanda à la secrétaire d'aller chercher Loki. celui ci arriva quelques instants plus tard prêt à se présenter devant le roi.


Le ptit mot du modo: Attention à la longueur des posts! Je sais que c'est pas toujours facile mais en l'occurrence là, ça fait un peu court! (Et met une majuscule au prénom de ta secrétaire!)

Loki était tranquillement assis, observant toutes les belles choses du salon et étant fortement tenté d'en subtiliser quelques unes, lorsqu'une servante fit son apparition. Elle le salua et lui demanda s'il voulait bien la suivre.

Il se leva nonchalamment, passant sa main dans la crinière liquide d'Arcana, et la suivit. Ils pénétrèrent bientôt dans la pièce où se trouvait le régent de la ville. Loki, qui avait l'habitude des cérémonies, s'inclina quelques secondes, mais Arcana ne bougea pas.

" Bien le bonjour, Monseigneur... je me nomme Loki d'Aleanas, mercenaire de mon état. Mais je crois savoir que Mademoiselle Cépah vous a tenu au courant."

Arcana jeta un regard courroucé à son maître, que lui seul remarqua.

**Tu n'es pas obligé de lui lécher les bottes !!**

**Ne fais pas l'idiote, Arcana, nous pourrons être riches en revendant ce vase ! Notre contrat avec le trafic est terminé, il ne nous reste qu'à aller chercher la récompense...**

Cet argument calma un peu l'entité. La fin justifie les moyens ! Elle commençait à prendre l'habitude de cet adage. Arcana fit quelques pas et ses sabots résonnèrent sur le parquet. Ses yeux observaient tout avec une convoitise dissimulée.

"Monseigneur, j'espère que vous pourrez accéder à ma requête. En effet, mon employeur est très exigeant, et il ne tolèrera pas un quelconque retard... je suis conscient de la délicatesse de votre position, soyez en sûr !"

Arcana jeta un regard amusé à son maître. Ses mots étaient de miel, et sa langue acérée ! Mais elle le savait depuis toujours...

Reinholt observa son invité entrer dans la salle de réception et l’accueillit comme il se doit.

Bienvenue à vous, elfe de mers. Je suis enchanté de vous accueillir en ces lieux.

Le souverain l’observa un moment alors que l’elfe le saluait à son tour. Il avait l’air à l’aise et parfaitement maitre de chacun de ses actes. Il était bien loin de l’habituel mercenaire forgé par les dures lois du métier. Non celui-ci était fin et il n’avait rien perdu de son élégance elfique.
Mais au lieu de le charmer, les manières de Loki l’inquiétèrent d’autant plus.
Reinholt n’était pas homme à perdre la tête sous la flatterie. Dans l’ancien monde, il avait toujours été un homme humble et honnête et rien de cela n’avait changé aujourd’hui.
C’est pourquoi ce genre de comportement l’avait toujours inquiété. Devenant roi, il avait vite appris à se méfier des beaux parleurs et le fait que son interlocuteur soit un mercenaire le rassurait d’autant moins.
Pourtant, il fut inspiré par ce jeune homme.

Le régent eut un sourire serein aux dernières paroles de l’elfe.
En effet, on ne peut rien vous cacher, l’échange que vous proposez n’est pas des plus aisé.
Et j’imagine facilement que le temps doit autant compter pour vous que pour moi. Pourtant… Vous me pardonnerez de vous prendre encore un peu de ce temps précieux afin de vous questionner sur certains points.

Je vais être franc avec vous
Son regard pénétrant se plongea dans celui de l’elfe avec sérieux.
J’ai en grande méfiance les mercenaires, quelque soit leur origine.

Il jeta un bref regard vers sa fille qui devait certainement s’attendre à sa réaction, Reinholt n’était pas habitué à mâcher ses mots.

Car vous vous accorderez avec moi à dire que le plus souvent, pour ne pas dire toujours, les hommes ayant choisi votre voie sont des hommes sans attache. La raison varie, elle peut être par manque d’argent, par l’absence de foyer, qu’importe mais cela engendre des hommes qui sont prêts à tous les travaux, même les moins honorables…
Or, je porte une grande importance au sens de l'honneur et j’avoue que l’idée d’accepter un homme qui a su le bafouer pour diverses raisons m’inquiète.

Il marqua une pause, observant l’impact de ses paroles sur l’elfe.
C’est pourquoi je souhaiterai vous poser quelques questions. A commencer par la raison pour laquelle vous acceptez de changer de mode de vie en œuvrant pour le royaume.
Le fait que vous nous aillez dévoilé la nature de votre mission m’inquiète aussi je dois dire. Je ne connais aucun mercenaire non imbibé se laissant aller à annoncer les vols qu’il va commettre, ni un quelconque indice d’ailleurs.
Et pour finir… il ouvrit sa main et en laissa tomber le médaillon qui se balança doucement au bout de ses doigts.
J’aimerai si cela ne vous ennuie pas que vous me disiez quelle est réellement l’importance que vous portez à cet objet.

Le souverain sourit aux réponses de l’elfe. Elles étaient données avec calme et répartie. Mais plus cette conversation avançait, plus Reinholt avait sérieusement le sentiment de se faire embobiner.
Le tout était de savoir si le risque était à prendre ou non…

Après avoir réfléchi quelques secondes puis poursuivit avec assurance. Il commençait à réussir à se faire une idée bien précise du mercenaire.

Loki, le Général Cépah à l’air de croire en vous. Personnellement je suis un peu plus dubitatif mais j’apprécie votre personnage, et comme aucun homme ne peut vivre sans se mettre un tant soit peu en danger, soyons fou et tentons.
Mais… après une courte pause
Je ne vous prends qu’à l’essai, pour continuer à me forger mon opinion. Je crois qu’il est impossible de se faire une image bien précise de votre personne en ne vous voyant que quelques minutes… ce serait poudre aux yeux…

Il se tourna vers Cépah et lui annonça.

Général cet homme est, comme vous le souhaitiez, sous votre juridiction, vous répondrez de lui par votre propre personne. Mais je fais confiance encore une fois à votre jugement et à vos compétences…
Quand à vous et vos conditions, messire elfe, je pense que nous allons pouvoir nous arranger.

Avec un sourire malicieux mais toujours bienveillant, et il se pencha un peu en avant vers lui sur le ton de la confidence.

Dites moi, puisque vous voila déjà bien engagé dans la confidence, pourriez vous me dire de combien sera votre prime pour « le travail » qui vous est demandé ?
Entre nous, cela se saura bien vite que vos services seront désormais nôtres, et je doute que vous trouviez encore ce genre de client dans notre ville.
Donc ce que je vous propose, puisque quoi qu’il en soit vous perdrez vos clients, c’est d’abandonner tout simplement votre contrat.
Naturellement vous serez dédommagé de la somme qu’il vous était convenu de recevoir pour la livraison de ce fameux vase..

Reinholt lui sourit à nouveau de façon complice. Il n’était pas dupe et savait très bien que d’une façon ou d’une autre, Loki essayait de prendre tout ce qu’il pouvait sur son chemin.
Mais il se refusait de céder des présents diplomatiques, bien plus que pour des questions politiques, c’était aussi une question de principe et il tiendrait résolument sa décision.

…Et si l’estime que je porte à votre sens des affaires est justifiée, je suis persuadé que vous verrez comme moi ici une plus belle opportunité que vous n’en aviez déjà.

Sur ce point la, le monarque n’était pas dupe non plus. Il savait parfaitement que l’elfe pourrait alors lui demander bien plus qu’il n’aurait réussi à obtenir de ce vase sur le marché noir. C’est d’ailleurs en appuyant sur sa phrase qu’il lui fit comprendre, lui rappelant ainsi qu’il s’y connaissait suffisamment pour remarquer si l’elfe se laissait trop aller en débordement.

Qu’en dites-vous ?

A la proposition de l’elfe, Reinholt eut un rire joyeux et regarda avec bien plus d’attention le jeune homme dressé devant lui. Mais il savait qu’il n’avait rien à lui apprendre des facéties, des deux c’était pourtant Loki le plus âgé.
Pourtant, pour un homme, Reinholf semblait avoir bien plus vécu que les autres, et au final, il prenait bien plus de plaisir à dialoguer avec cet elfe qu’il ne l’aurait imaginé. Sous les cernes qui commençaient à forger son visage, ses yeux pétillaient comme ceux d’un homme à la fleur de l’âge.

5000 pièces d’or, Messire elfe, continua-t-il en riant
N’oublions pas que nous vous offrons couvert et logis durant toute la durée de vos services au sein du royaume. Cela en plus d’une paye on ne peut plus honnête en tant que soldat de haut rang, je pense que vous y trouverez largement votre compte.

Et puis que vous avez le mérite de m’avoir fait passer un moment intéressant, je me charge personnellement de vous trouver une chambre suffisamment grande et facile d’accès pour votre compagne ici présente.

Il porta son regard vers Arcana avec un sourire amical. En effet, faire circuler un animal tel qu’un cheval n’était pas des plus aisés dans les salles du château.

Reinholt serra cette main tendue en lui rendant son sourire.

Je ne pense pas craindre d’être déçu, messire elfe.
Et soit, nous nous retrouverons dans cinq jours, j’imagine que ça vous laisse amplement le temps de clore vos affaires.

Cependant… Son regard se fit sceptique sans pour autant suspicieux.
Vous me voyez étonné de voir pour la première fois un mercenaire allant présenter sa courtoisie à un commanditaire qu’il n’a pas satisfait.
Mais j’imagine que vous avez bien des choses à régler avant de nous rejoindre alors il serait indiscret de ma part de vous en demander davantage.

Le souverain se releva et alla lisser machinalement les plumes du crâne de son griffon qui n’avait pas bougé d’une plume durant tout le long de la réception.
Il semblait songeur.

Dans cinq jours vous vous présenterez au général Cépah. Elle vous apprendra tout ce que vous devez savoir sur notre maison et votre tâche. C’est elle aussi qui vous conduira à vos appartements et vous prendra sous son commandement direct qui prend cours dès aujourd’hui.

Encore une dernière chose…
Il s’approcha de lui et lui prit la main pour y déposer quelque chose.

Je ne vous apprends rien en vous disant qu’il est plus difficile que ça de se défaire de son passé messire elfe.

Il lui adressa un sourire communicatif et se retourna pour s’adresser au majordome resté en retrait.

Allons William, il faut à tout prix que j’aille voir cet ambassadeur, cela ne fait que trop longtemps que je le fais patienter.

Le majordome acquiesça avec un hochement de tête accompagné d’un sourire et invita le monarque à le suivre.
Avant de le faire, Reinholt tourna une dernière fois la tête vers sa fille.

Général nous nous reverrons plus tard, prenez garde en ville, j’ai ouïe dire qu’elles étaient peu sures ces derniers temps. Le vent tourne...

Le souverain repartit vers ses occupations alors que Loki, ouvrant sa main découvrit son propre médaillon scintillant dans le creux de sa paume.

Le griffon arriva enfin au niveau du palais du régent. Là, il ne fut pas acceuilli à bras ouverts, comme il fallait s'en douter. Cependant, il parvint à s'introduire dans la salle du trône afin de s'entretenir avec le régent.
Celui-ci étant absent, et un souverain ne pouvant décemment pas laisser sa ville sans une personne ayant pouvoir de le représenter, le Griffon s'adressa au représentant du régent. Lorsqu'il entra, il défonça le mur par lequel il arriva. Ce n'est pas par une porte humaine qu'un griffon de plusieurs mètres de haut peut entrer...
Là, il poussa un cri censé faire peur au régent puis il entrepris son discours :

- Cher Régent de la grande ville d'Artesia, je suis l'ambassadeur envoyé par la succube et ses sbires pour négocier en leurs noms un compromis avec vous. Je vais vous donner les exigences que l'on m'a charger de vous transmettre ainsi que les conditions, à vous de me donner votre accord ou non. Les voici : la succube et ses sbires vous informent que vous avez le choix entre laisser votre peuple tomber sous le joug de notre esclavage ou... de mourrir sous nos lames et notre vegeance exacerbées. Choisissez et veuillez me donner la réponse que je puisse rentrer et transmettre votre décision à mes compagnons...

Le griffon attendit patiemment et sans aucune agressivité, la réponse de son interlocuteur.